La pandémie de COVID-19 a soulevé de nombreuses interrogations pour les personnes qui vivent avec le VIH (PVVIH) :
– Suis-je plus à risque d’être contaminé·e par le SARS-CoV-2 ?
– Suis-je plus à risque de développer une forme sévère de la maladie ?
– Mon traitement antirétroviral me protège-t-il du virus ? de la maladie ?
– Dois-je me faire vacciner ?
– Est-ce que je fais partie des publics prioritaires ?
Le but de la présente note n’est pas de répondre à ces interrogations de manière définitive, mais de synthétiser les éléments connus à l’heure actuelle, tout en rassemblant les sources qui permettront à chacun d’aller plus loin. Rappelons que le temps de la recherche et du savoir n’est pas celui des médias, ni du politique. Les informations contenues dans le présent document devront être actualisées en fonction de l’évolution de la situation épidémique et des connaissances.
Conclusion : un besoin de données complémentaires et de recommandations spécifiques pour les PVVIH
Si les PVVIH ne semblent pas avoir plus de risques d’être contaminées par le SARS-CoV-2 que la population générale, leur vulnérabilité face à la COVID-19 reste à évaluer.
Pour certains spécialistes, le VIH pourrait être un facteur de risque indépendant, associé à une augmentation de la mortalité12. En l’état actuel des connaissances, il convient de nuancer ce propos. L’hétérogénéité des données disponibles et la multiplicité des facteurs impactants rendent difficile d’affirmer si l’infection à VIH est, en soi, un risque de développer une forme grave de COVID-19 et/ou de surmortalité, ou si la prévalence dans la population VIH+ de facteurs impactants connus par ailleurs (comorbidités, critères ethniques et sociodémographiques) provoquerait un sur-risque de développer une forme grave et/ou de surmortalité pour les PVVIH. C’est pourquoi il est impératif que la recherche soit mobilisée pour mieux comprendre l’impact de la COVID-19 chez les PVVIH.
A noter cependant que les premières observations semblent montrer que l’âge, facteur de risque déterminant de sévérité de la COVID-19, impacterait plus précocement l’évolution de la COVID-19 vers des formes sévères chez les PVVIH. Il est important que les recommandations publiques se saisissent de ces données dans leur définition de la vulnérabilité et donc l’accès des PVVIH aux dispositifs à destination des personnes à risque de forme grave (arrêts de travail dérogatoires) et l’accès à la vaccination.
De même, les PVVIH immunodéprimées (CD4 < 350/mm3) et/ou en échappement virologique sont elles aussi exposées à un risque de développer des formes graves de la maladie et donc de surmortalité. Ces dernières doivent être incluses dans la stratégie vaccinale française comme prioritaires. Notre position rejoint en ce point les recommandations des sociétés savantes européennes BHIVA, DAIG, EACS, GESIDA, Polish Scientific AIDS Society and Portuguese Association for the clinical study of AIDS (APECS)[1], ainsi que celles de la Société française de Lutte contre le VIH (SFLS)[i] et de l’Académie nationale de médecine[ii].
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Etat des connaissances à destination des personnes qui vivent avec le VIH ...