Le préservatif est une barrière physique réalisée en matériaux que le VIH et les agents pathogènes responsables d’IST ne peuvent pas traverser (latex, polyuréthane).
Il empêche le contact avec :
- les liquides corporels (sperme, sécrétions vaginales et rectales) susceptibles de contenir du VIH ou des germes à l’origine d’IST,
- la peau infectée ou lésée par une IST (herpès, syphilis, papillomavirus…).
Longtemps, la prévention de la transmission sexuelle du VIH a été cantonnée au seul préservatif.
Le préservatif masculin, le plus ancien et le plus connu, s’est vu adjoindre dans les années quatre-vingt-dix le préservatif féminin, moins utilisé.
Le préservatif masculin
Le préservatif masculin est le moyen de prévention contre le VIH et contre les IST (infections sexuellement transmissibles) le plus connu et le plus simple. On se le procure facilement et à un prix modique en pharmacie, dans les parapharmacies des grandes surfaces, les distributeurs automatiques ou encore via internet.
Il protège aussi des grossesses non désirées.
Le préservatif masculin est un outil de prévention efficace. Mais cette efficacité est déterminée par les conditions de son utilisation.
Systématiquement et correctement utilisé, le préservatif réduit le risque de transmission sexuelle du VIH jusqu’à 95 % selon les études. Les limites de la prévention par le préservatif dans la vie réelle sont connues :
- utilisation non systématique,
- pose et usage incorrects,
- rupture et glissement.
« Malgré ses limites, le préservatif reste l’outil de prévention de référence. L’apprentissage de son usage est essentiel : savoir l’acheter, le proposer, le négocier avec sa/son partenaire, le poser. » (Rapport Morlat, 2013)
Au cours du premier semestre 2010, une étude KABP a été réalisée auprès de 2 781 franciliens âgés de 18 à 54 ans.
Utilisation du préservatif lors du premier rapport sexuel
L’utilisation du préservatif est massive lors de l’entrée dans la sexualité.
Durant la période 2005-2010, 75,8 % des Franciliennes et 84,7 % des franciliens déclarent avoir utilisé un préservatif lors du premier rapport sexuel.
Chez les hommes, ce pourcentage ne change pas avec l’âge au premier rapport. Par contre, plus la femme est jeune lors du premier rapport sexuel, plus elle utilise le préservatif :
- 92,7 % à 16 ans et moins,
- 80,7 % entre 17 et 19 ans,
- 60,2 % à 20 ans et plus.
Utilisation du préservatif dans les 12 mois précédant l’enquête
Parmi les franciliennes et les franciliens ayant eu plusieurs partenaires ou ayant eu un nouveau partenaire sexuel au cours des douze mois précédant l’enquête, 16,6 % des femmes et 16,4 % des hommes n’ont jamais utilisé de préservatif, un chiffre stable depuis 2004.
Un sondage a été réalisé par l’Ifop pour Sidaction en février 2016 auprès de 1 000 jeunes âgés de 15 à 24 ans.
Seuls 53 % des enquêtés déclarent avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel.
- 54 % chez les 15-17 ans,
- 59 % chez les 18-20 ans,
- 49 % chez les 21-24 ans.
Mais, si ce dernier rapport sexuel a eu lieu avec un partenaire non régulier, ce chiffre monte à 72 %.
Le préservatif féminin ou interne
Le préservatif féminin est peu connu et peu utilisé. Dans la 4ème enquête nationale sur la santé des étudiants (LMDE, 2014), seuls 1 % des étudiants enquêtés l’utilisent.
Comme son anneau externe couvre les organes génitaux externes, le préservatif féminin offre une protection accrue contre les IST à la femme qui l’utilise.
Fabriqué en polyuréthane ou en nitrile, il constitue une alternative pour les personnes allergiques au latex.
Placé à l’intérieur du vagin, le préservatif féminin peut être posé plusieurs heures avant le rapport sexuel et ôté jusqu’à plusieurs heures après. Il permet aux personnes qui ne sont pas en mesure de négocier l’usage du préservatif masculin avec leur(s) partenaire(s) sexuel(s) de maîtriser la prévention.
Malgré ses avantages, le préservatif féminin reste peu utilisé car :
- Il est moins accessible que le préservatif masculin, toutes les pharmacies ne le proposent pas.
- Son prix est plus élevé (6 à 9 euros la boîte de trois).
- Certaines personnes le trouvent difficile à mettre en place.
- D’autres n’apprécient pas son aspect.
Quelle offre et le futur ?
Quelle offre actuellement ?
Devenu un enjeu de santé publique, l’usage du préservatif bascule de la simple prévention vers la prescription. La peur n’étant pas bonne conseillère, les campagnes officielles adoptent volontiers un ton badin. Ce qui pousse les fabricants à la surenchère, sur le mode du glamour ou de l’humour…
Une fois réglée la question de la sécurité – tous les préservatifs étant soumis à des normes strictes inspirées notamment de celles des dispositifs médicaux – les industriels donnent libre cours à leur imagination pour séduire les utilisateurs. Ludiques, les premières capotes colorées et aromatisées apparaissent en 1995
Deux ans plus tard, un industriel lance le premier préservatif en polyuréthane destiné aux rares utilisateurs, moins de 3%, allergiques au latex naturel. Plus résistant, transparent, sans odeur et surtout extra-fin, avec une épaisseur de 45 microns, le produit séduit bien au-delà de sa cible initiale tous les amateurs de sensations plus naturelles. Et ce malgré son prix plus élevé.
Sur ce créneau, le polyuréthane est bientôt concurrencé par le polyisoprène, un élastomère semblable au latex mais beaucoup plus résistant. Ce qui autorise des épaisseurs de l’ordre de 20 microns… Et l’illusion de ne rien porter.
Évaluée à 27 milliards d’unités contre 20 en 2010, la consommation mondiale de préservatifs ouvre des perspectives de croissance stimulantes pour l’innovation.
Si la finesse est devenue un critère de choix déterminant pour les consommateurs, la multiplication des préservatifs « ludiques » confirme leur intérêt pour les produits stimulants. Avec son préservatif à la surface micro-perlée et striée sur la partie haute, certains laboratoires ciblent plutôt la gente féminine que l’utilisateur. Plus soucieux de la performance érectile, certaines marques proposent des préservatifs contenant un gel dopant à base de benzocaïne.
La plupart des fabricants reste cependant convaincus que la capote a plutôt intérêt à se faire oublier. Ils privilégient donc l’ergonomie avec des modèles au design anatomique ou en plusieurs dimensions ; une marque américaine propose jusqu’à 95 tailles différentes, à choisir grâce à un gabarit téléchargeable en ligne.
une autre marque a réussi à séduire les utilisateurs soucieux d’une application rapide et sécurisée avec son préservatif doté d’un clip de déroulement en plastique.
A quoi s’attendre demain ?
Le concours organisé par la fondation Bill Gates en 2013 donne la mesure du dynamisme de la recherche en matière de préservatif.
Parmi les onze finalistes, deux équipes, l’une indienne, l’autre britannique, associe au latex ou à un élastomère, du graphène pour développer un préservatif d’une extrême finesse offrant une élasticité et une résistance accrue ainsi qu’une meilleure transmission de la chaleur. Dans cette course à la minceur, la technologie des super-élastomères mis au point par l’Université du Tennessee tente de leur damer le pion.
L’équipe de l’université de l’Oregon a conçu, grâce à un polyuréthane « à mémoire de forme », un préservatif qui épouse parfaitement l’anatomie du pénis sous l’effet de la chaleur.
Dans la même optique, les chercheurs du California Family Health Council ont développé un prototype enveloppant ultra-mince tirant parti, comme le film alimentaire, des propriétés d’adhérence du polyéthylène. Pour sa part, une société anglaise a opté pour un matériau composite anisotrope qui assure au préservatif une élasticité spécifique dans chaque direction.
C’est finalement le préservatif « accordéon » en silicone qui emporte le trophée en faisant valoir trois atouts majeurs. Outre les qualités hypoallergéniques et mécaniques du matériau, son concept de capote dépliable – en non déroulable – s’avère très ergonomique à tous les stades d’utilisation. Et se décline en 3 versions en fonction du type de rapport sexuel – vaginal ou anal – ou du sexe de l’utilisateur.
Pensé par une étudiante américaine, un préservatif se présente en spray. Ainsi, se protéger deviendrait aussi facile que de se mettre du déodorant. Le principe est le suivant : pulvériser le spray sur le sexe de l’homme mais aussi sur celui de la femme. Après le temps de séchage, ce spray se transforme en latex et protège lors d’un rapport sexuel. L’inconvénient reste ce temps de séchage mais l’avantage est que la taille du sexe masculin n’a plus aucune importance.
L’alarme aux infections sexuellement transmissibles Imaginé par trois étudiants britanniques, le préservatif changeant de couleur fonctionnerait comme une sorte d’alerte en cas d’infection sexuellement transmissible. Ainsi, la couleur jaune correspondrait à de l’herpès, le violet pour le papillomavirus ou bien encore le bleu pour la syphilis. Petit inconvénient pour cette invention, le tue-l’amour. Imaginez-vous en plein rapport et le préservatif change soudainement de couleur… L’avantage, les tests de dépistage seraient rapides.