La santé sexuelle est un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence.
- On estime à 214 millions le nombre de femmes dans les pays en développement qui souhaiteraient retarder le moment d’avoir un enfant ou ne plus avoir d’enfants mais qui n’utilisent aucun moyen de contraception.
- Certaines méthodes de planification familiale, comme les préservatifs, permettent d’éviter la transmission du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles.
- La planification familiale et la contraception réduisent le besoin de recourir à l’avortement pratiqué dans de mauvaises conditions de sécurité.
- La planification familiale renforce les droits des populations à choisir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir et à déterminer l’espacement des naissances.
- En évitant les grossesses non désirées, la planification familiale et la contraception préviennent les décès de mères et d’enfants.
Feuille de route Stratégie Nationale de Santé Sexuelle 2018-2020 1.20 MB - 9 avril 2018
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La planification familiale permet aux populations d’atteindre le nombre souhaité d’enfants et de déterminer quel sera l’espacement des naissances. Elle consiste à utiliser des méthodes contraceptives et à traiter l’infécondité.
Avantages de la planification familiale et de la contraception
La promotion de la planification familiale – et la garantie de l’accès aux méthodes de contraception de leur choix pour les femmes et pour les couples – est essentielle si l’on veut assurer le bien-être et l’autonomie des femmes tout en soutenant la santé et le développement des communautés.
Prévenir les risques sanitaires liés à la grossesse chez les femmes
La capacité d’une femme d’espacer et de limiter ses grossesses a des conséquences directes sur sa santé et son bien-être. La planification familiale permet l’espacement des naissances et donne la possibilité de retarder les grossesses chez les femmes jeunes, les grossesses précoces étant associées à un risque élevé de problèmes de santé et de décès. Elle permet d’éviter les grossesses non désirées, notamment chez les femmes plus âgées pour qui les risques associés à la grossesse sont accrus.
La planification familiale permet aux femmes qui le souhaitent de limiter la taille de leur famille. Les femmes qui ont plus de quatre enfants auraient un risque de mortalité liée à la maternité accru.
En réduisant les taux de grossesses non désirées, la planification familiale permet de limiter le besoin de recourir aux avortements pratiqués dans de mauvaises conditions de sécurité.
Réduire la mortalité infantile
La planification familiale peut prévenir les grossesses et les naissances trop rapprochées et survenant à un moment inopportun, qui contribuent à des taux de mortalité infantile parmi les plus élevés au monde. Les nourrissons dont les mères décèdent lors de l’accouchement courent également un risque plus élevé de décès et de santé médiocre.
Contribuer à prévenir le VIH/sida
La planification familiale réduit le risque de grossesses non désirées parmi les femmes vivant avec le VIH, ce qui permet de diminuer le nombre de bébés infectés et d’orphelins. En outre, les préservatifs masculins et féminins fournissent une protection double à la fois contre les grossesses non désirées et contre les maladies sexuellement transmissibles, y compris le VIH.
Donner aux populations la capacité d’agir et renforcer l’éducation
La planification familiale permet aux populations de faire des choix en toute connaissance de cause en matière de santé sexuelle et génésique. Elle représente pour les femmes une chance d’améliorer leur niveau d’études et de participer à la vie publique, y compris dans le cadre d’emplois rémunérés dans des organisations non familiales. De plus, le fait d’avoir moins d’enfants permet aux parents d’investir davantage dans chaque enfant. Les enfants qui ont moins de frères et soeurs sont généralement scolarisés plus longtemps que les autres.
Réduire les grossesses chez les adolescentes
Les adolescentes qui sont enceintes sont davantage susceptibles de donner naissance à des bébés prématurés ou d’un faible poids à la naissance. Les taux de mortalité néonatale sont plus élevés chez les bébés dont les mères sont des adolescentes. Nombreuses sont les adolescentes qui sont obligées d’abandonner leur scolarité lorsqu’elles tombent enceintes. Cela a des conséquences à long terme sur leur vie en tant qu’individus, mais aussi sur leurs familles et leurs communautés.
Ralentir la croissance de la population
La planification familiale est essentielle pour ralentir une croissance de la population qui n’est pas viable à long terme et les conséquences négatives qui en résultent pour l’économie, l’environnement et les efforts de développement aux niveaux national et régional.
Quels personnels sont en charge de la planification familiale et de la contraception ?
Il est important que la planification familiale soit largement disponible et facilement accessible pour toute personne sexuellement active, y compris les adolescents. Les sages-femmes sont formées pour fournir (là où cela est autorisé) les méthodes de contraception localement disponibles et culturellement acceptables.
D’autres agents de santé qualifiés, par exemple les agents de santé communautaires, fournissent également des conseils et certaines méthodes de planification familiale, par exemple la pilule et le préservatif. Pour des méthodes telles que la stérilisation, femmes et hommes doivent être adressés à un clinicien.
Utilisation des contraceptifs
L’utilisation des contraceptifs a augmenté dans de nombreuses régions du monde, en particulier en Asie et en Amérique latine, mais reste faible en Afrique subsaharienne. Au niveau mondial, l’utilisation des contraceptifs a augmenté, passant de 54% en 1990 1990 à 57,4% en 2014. Au niveau régional, la proportion de femmes mariées âgées de 15 à 49 ans indiquant utiliser une méthode contraceptive moderne a très faiblement augmenté entre 2008 et 2014. En Afrique, elle est passée de 23,6% à 27,6%, en Asie, elle a légèrement progressé passant de 60,9 à 61%, de même qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes, passant de 66,7% à 67%.
L’utilisation de la contraception par les hommes représente un sous-ensemble relativement faible des taux de prévalence ci-dessus. Les méthodes contraceptives modernes concernant les hommes se limitent au préservatif et à la stérilisation (vasectomie).
Les besoins de contraception non satisfaits à l’échelle mondiale
On estime à 214 millions dans les pays en développement le nombre de femmes qui souhaiteraient éviter ou espacer les grossesses mais qui n’utilisent aucune méthode de contraception, notamment pour les raisons suivantes :
- choix limité des méthodes;
- accès limité à la contraception, en particulier chez les jeunes, les groupes de population les plus pauvres ou les couples non mariés;
- crainte ou expérience d’effets secondaires;
- opposition culturelle ou religieuse;
- médiocre qualité des services disponibles;
- a priori des utilisateurs et des professionnels;
- obstacles fondés sur le sexe.
Les besoins de contraception non satisfaits demeurent trop élevés. Cette situation s’explique par l’augmentation de la population et par le manque de services de planification familiale. En Afrique, 23,5% des femmes en âge de procréer ont un besoin non satisfait de moyens de contraception modernes. En Asie, et en Amérique latine et dans les Caraïbes – des régions où la prévalence de la contraception est relativement élevée –, les niveaux des besoins insatisfaits sont de 10,9% et 10,4% respectivement.