Nous sommes tous mobilisés pour faire front contre le Covid-19. Même si les personnels hospitaliers sont en 1er ligne, nous sommes tous concernés et je me joins aux appels du Gouvernement pour que chacun respecte au mieux  les mesures de confinement.

Médecins, infirmiers, aides-soignants traitons un nombre toujours croissant de malades. Nous avons modifié l’activité habituelle de nos services de maladies infectieuses qui tous dans le même élan se sont axés sur la problématique du Covid-19.

La mobilisation de tous est constante, et le CoreViH Île-de-France Sud reste opérationnel à la fois avec ses membres, mes collègues médecins, les Techniciens d’études Cliniques qui sont en ordre de marche au plus proche des patients ou encore en télétravail pour assurer une contribution dans le système national de suivi à domicile des patients, COVIDOM mis au point par les équipes de l’APHP. Des centaines de médecins et étudiants volontaires, assurent ce suivi remarquable qui fait de ce système de suivi un exemple d’outil qui permet de réduire le nombre de patients dans les hôpitaux.

Je vois au travers de mes astreintes et de l’action face au Covid-19 beaucoup de mobilisation de chacun et un élan professionnel unique qui permet d’être plus fort ensemble. Nos citoyens ont bien compris l’importance de « rester chez soi », et d’adopter les gestes barrières.

Les heures d’astreintes sont longues, les moyens insuffisants, mais nous commençons à Paris à voir le nombre de cas diminuer en réanimation et aux urgences. Notre détermination et notre courage nous permettront de sortir victorieux de cette période.

Nous commençons tôt et nous finissons tard mais hier j’ai réussi à partir à 20h de l’Hôtel-Dieu et lorsque j’ai entendu les applaudissements des citoyens aux fenêtres, je me suis dit que nos efforts sont reconnus et que même si le chemin est long, nous ne sommes pas seuls !

Je tenais à vous faire partager mon sentiment de médecin et de citoyenne face à cette guerre qui nous rend et nous rendra plus forts, merci à tous de votre engagement !

 

Pr Dominique Salmon
Présidente du COREVIH IDF sud

Je m’appelle Martine, mon travail depuis 1990, Technicienne d’Etudes Cliniques, postes créés en urgence devant l’épidémie de VIH.
Mon travail essentiellement, consiste à recueillir des données épidémiologiques pour mieux cerner l’évolution de certaines pathologies chroniques, comme le VIH ou encore le VHC, puisque très impliquée dans cette dernière infection virale ainsi que des données sur les patients enrôlés dans les essais cliniques.
Les centres de méthodologie des cohortes épidémiologiques et les essais de recherche concernant des nouvelles molécules, ou des stratégies différentes ont besoin de collecter des données afin de pouvoir faire une analyse précise. Et clairement mon travail est d’alimenter ces différentes bases de données.

Une jolie petite virée pour récupérer un PC gracieusement mis à ma disposition, merci Jérôme *_*
1ère sortie depuis le confinement, c’était très particulier sur l’autoroute, un gout de fin du monde….
Depuis le confinement, je suis en télétravail, nous avons accès aux différentes applications afin de continuer au mieux ce recueil et cette transmission de données, d’une part pour le VIH et le VHC, mais aussi apporter ma petite pierre à l’édifice de lutte contre le COVID-19, en saisissant dans les différents eCRF les renseignements demandés.
Le sympa du confinement, c’est que je suis avec mon fils, même si sa jumelle me manque…..
Et un petit fond musical, c’est toujours agréable, Stan Getz pour une ambiance soft, ou selon mon humeur , un bon vieux rock qui envoie du lourd comme les RHCP!!!!!!!

En liaison constante avec les responsables de mon service du CHU de Bicêtre, et mes responsables du COREVIH pour répondre à leur diverses demandes, mais aussi pour se booster mutuellement……
Et des échanges téléphoniques avec mes collègues du COREVIH……pros ou privés, des liens d’amitié avec certains…..
Hier, ma journée a été bercée par le ballet aérien et continu des hélicoptères, sans doute un pont aérien entre le CHU et ORLY, ou RUNGIS….
De la peine à trouver un mot pour définir cette ambiance….et ma pensée pour ces malades qui se battent et tous ces soignants qui sont sur le front……
Du coup un peu de cuisine, je me débrouille pas trop mal…

Vivement que nous sortions de tout çà, cela signifiera que nous aurons vaincu cette terrible pandémie, mais le prix à payer reste lourd….mais nous y arriverons tous ensemble.

Allez , un p’tit Bob Marley et je retourne à mon NADIS!!!!!

 

Mme Martine MÔLE
TEC/ARC
COREVIH Ile de France Sud / CHU BICÊTRE

Je m’appelle Laurent RICHIER, je suis Technicien d’Etudes Cliniques depuis le 1er Avril 1999, et je travaille actuellement pour le Service de Médecine Interne du CHIC de Créteil et le Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHIV de Villeneuve St Georges rattachés au COREVIH IDF Sud depuis 2 ans.

Actuellement je suis en présentiel sur mes sites, au tout début du confinement par défaut puisque je n’avais pas les moyens techniques et logistiques de me connecter à mon domicile puis volontairement au vue de la demande de mes services respectifs qui souhaitaient participer à la Cohorte French Covid-19. J’ai accepté car je me sens en sécurité sur mon lieu de travail avec un bureau isolé sur site, des masques et gel hydro-alcoolique à disposition, du fait aussi que je vis seul et je suis à moto pour me déplacer sur mes différents sites donc peu de contact avec des personnes extérieures de l’hôpital.

C’était important de m’impliquer dans cette pandémie car avec toute nouvelle pandémie, une course contre le temps est lancée et mon expérience auprès du VIH  m’a permis de mettre en place rapidement la cohorte French Covid-19 sur sites et de faire un retour rapide des données de qualités auprès des organismes de recherche car au cours de ma carrière dans la recherche sur le VIH j’ai appris qu’il était primordial de récupérer un maximum de données afin de mieux appréhender et combattre la maladie.

Concrètement, je participe à la mise en place et au bon déroulement de l’étude en préparant tous les documents nécessaires aux patients, infirmières et médecins et je joue le rôle d’interface avec le laboratoire du site pour le suivi des prélèvements et la récupération des données. Un gros travail de saisie s’ensuit sur un logiciel pas forcément très convivial et assez chronophage.

Les journées sont assez longues et au bout du compte lors de mon retour à mon domicile sur une route peu fréquentée, alors que je pense avoir fini avec le sujet du Covid-19, le fait de croiser fréquemment les sirènes des pompiers, SAMU et des policiers me ramènent tristement à la réalité quotidienne du terrain.

 

Laurent RICHIER
Technicien d’Etudes Cliniques Service de Médecine Interne du CHIC de Créteil
et le Service des Maladies Infectieuses et et Tropicales du CHIV de Villeneuve St Georges
rattachés au COREVIH IDF Sud 

Je m’appelle Carole LOUISIN, je suis Technicienne d’études Cliniques depuis le 1er mars 2016, et je travaille pour le Centre d’Infectiologie Necker Pasteur rattaché au COREVIH IDF Sud, avant cela j’étais secrétaire médicale dans le même service depuis 6 ans.

Actuellement je suis en télétravail depuis le début du confinement (17/03), la mise en place du télétravail pour ma part n’a pas été problématique, travaillant sur 2 sites parisiens, j’ai un accès a distance à mon ordinateur de Necker depuis presque une année. Le seul soucis a été de transférée ma ligne professionnelle sur ma ligne de domicile, mais c’est fait depuis une semaine maintenant.

Le plus difficile pour moi dans cette période de télétravail / confinement au final est de faire comprendre à mon compagnon, que même si je suis à la maison, je travaille .. Lui demander de ne pas être trop bruyant, de me laisser travailler tranquille dans le salon, ou l’exiler dans la chambre étaient mal vécu au départ, mais ça va mieux après plus de 15 jours de confinement.

J’ai l’impression que mes journées de télétravail sont tout de même plus remplies que celles que je fais au bureau, même si j’ai le confort/inconfort de la maison (ergonomie du poste de travail), que je gagne du temps en ne prenant pas les transports, j’ai hâte de reprendre une vie sociale et de revoir mes collègues.

Petit sentiment de culpabilité d’être en retrait à la maison pendant que d’autres sont sur le « front ».

Au début du confinement, j’étais très souvent au téléphone avec les patients, à laisser des messages, discuter avec eux de la mise en place des téléconsultations, c’était du travail plein temps, puis au fil de temps j’ai pu intégrer mes tâches journalières de mon métier de TEC comme si j’étais au bureau, même si parfois il y’a des limites (comme accès au dossier médical papier). Je suis en contact permanent avec les secrétaires médicales des deux sites et les médecins par mail ou téléphone.
Petite démotivation en cette 18ème journée de confinement .. Mais va falloir s’accrocher.

 

Carole LOUISIN
Technicienne d’Etudes Cliniques
COREVIH IDF Sud / Necker, Pasteur

Le Haut Conseil de la santé publique a rendu le 14 mars un avis permettant d’identifier les catégories de personnes présentant un risque de développer une forme sévère de l’infection au Covid-19

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Eu égard à la situation sanitaire, dans le cadre d’un traitement chronique, à titre exceptionnel, lorsque la durée de validité d’une ordonnance renouvelable est expirée et afin d’éviter toute interruption de traitement préjudiciable à la santé du patient, les pharmacies d’officine peuvent dispenser, dans le cadre de la posologie initialement prévue, un nombre de boîtes par ligne d’ordonnance garantissant la poursuite du traitement jusqu’au 31 mai 2020.
Le pharmacien en informe le médecin. Sont exclus du champ d’application du présent article les médicaments stupéfiants ou auxquels la réglementation des stupéfiants est appliquée en tout ou partie conformément à l’arrêté du 5 février 2008 susvisé.

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Les recommandations de l’ONUSIDA

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Ordonnance n° 2020-306 du 25 mars 2020 relative à la prorogation des délais échus pendant la période d’urgence sanitaire et à l’adaptation des procédures pendant cette même période.
Pour les personnes demandeuses de titres de séjour ayant expiré entre le 16 mars et le 15 mai 2020, prolongation de la durée de validité de 3 mois.
Pour les personnes bénéficiaires de l’AME-Aide Médicale d’Etat dont les droits arrivent à expiration entre le 12 mars et le 31 juillet 2020, prolongation des droits de 3 mois à compter de la date d’échéance.
Pour les personnes bénéficiaires de l’AAH-Allocation Adulte Handicapé dont les droits et les prestations arrivent à expiration entre le 12 mars et le 31 juillet 2020, prolongation des droits et prestation pour une durée de 6 mois à compter de la date d’échéance.

Informations et recommandations pour les personnes vivant avec le VIH Version 6 avril 2020

Ces informations vous sont fournies à titre informatif en fonction des connaissances scientifiques dont nous disposons à la date indiquée. Les données scientifiques évoluant très vite, ce texte sera mis à jour régulièrement.

Qu’est-ce que le COVID-19 ?

Il s’agit de la diffusion épidémique d’un virus respiratoire le SARS-COV-2 qui occasionne une  maladie appelée COVID-19. Il occasionne dans plus de 80% des cas des symptômes mineurs marqués par une toux sèche et une  fièvre. Cependant, dans 15% des cas environ, des formes plus sévères (avec difficultés respiratoires)  sont observées en particulier chez les personnes âgées ou fragiles.

Il se transmet par voie respiratoire (gouttelettes lors d’expectorations ) et les mains lorsqu’on les porte à sa bouche, ses yeux ou son nez.

Les facteurs de risque d’avoir une forme grave sont les mêmes que dans la population générale, à savoir :

  • Age > 70 ans
  • Insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, asthme sévère, bronchopathie chronique obstructive
  • Diabète mal compensé,
  • Déficit immunitaire lié à d’autres maladies (cancers, transplantation etc…) ou aux traitements immunosuppresseurs
  • Insuffisance rénale dialysée
  • Obésité

Les personnes vivant avec le VIH ont plus souvent que la population générale l’un de ces facteurs de risque. On manque actuellement de données concernant l’impact du VIH sur le COVID. A priori, les personnes vivant avec le VIH ne sont pas plus à risque que les autres, de faire une forme grave à condition d’avoir des CD4 suffisants (>200/mm3) et un virus contrôlé sous traitement antiviral (1, 2, 3).

Plusieurs études en France (COVID-HIV, DATAIDS) et à l’International (Dashboard, Neat-ID) sont en cours pour répondre à ces questions du risque et de l’évolution de la maladie chez les personnes vivants avec le VIH.

Recommandations de prévention

Dans les semaines qui viennent, des personnes vivant avec le  VIH vont développer cette infection en France. Pour limiter au maximum le risque de contracter la maladie et le risque  diffusion rapide du virus il est important de respecter les recommandations de prévention édictées par le gouvernement : rester confiné chez soi, porter un foulard ou un masque devant la bouche et le nez en sortant de chez soi ; éviter les contacts rapprochés (<1 mètre) ; se laver soigneusement les mains avec du savon ;

Les patients considérés à risque (cf critères ci-dessus : patients avec comorbidités…), peuvent bénéficier d’une prescription médicale de masques de protection et de soluté hydro-alcoolique (ordonnance à faire établir par le médecin traitant, matériel parfois disponible en pharmacie de ville si prescription médicale).

Recommandations pour votre suivi VIH

Afin de vous éviter des déplacements et des attentes en salle de consultations, des téléconsultations ont été organisées avec vos médecins par la plupart des hôpitaux. Les équipes médicales resteront bien entendu disponibles pour vous voir en cas d’urgence.

Vous pourrez demander à votre médecin de vous délivrer une ordonnance pour 3 mois d’emblée (l’indication pour raison majeure confinement covid 19 sera portée).

Il est aussi souhaitable de retarder votre bilan de quelques semaines  si votre charge virale est indétectable et vos CD4 >200/mm3.

Il est important de poursuivre le traitement qui vous a été prescrit.

Il existe une question au sein de la communauté scientifique sur l’activité de certains antirétroviraux sur le COVID-19. Le 1er essai randomisé mené avec du lopinavir/ritonavir   chez des patients atteints de COVID-19 n’a pas montré de clair bénéfice sur 199 patients atteints de maladie sévère (3). Plusieurs autres essais sont en cours à la fois sur des formes sévères, des formes mineures et en prophylaxie.

Il n’existe donc à l’heure actuelle pas d’argument pour recommander un changement de votre traitement anti retroviral.

Recommandations de prise en charge en cas de suspicion de COVID

Si vous présentez des signes évocateurs de COVID qu’ils soient mineurs (douleur de gorge, nez qui coule, trouble de l’odorat ou du goût, courbatures, maux de tête, toux sèche) ou plus importants (fièvre ou difficulté respiratoire), contacter votre médecin traitant ou votre référent pour le VIH d’abord par téléphone, ou bien le 15.
Ils vous donneront les directives pour votre prise en charge et vous indiqueront si un prélèvement COVID est nécessaire. Le prélèvement COVID est un prélèvement rhinopharyngé qui est réalisé en fonction de l’état clinique du patient sur ordonnance.

Nous reviendrons vers vous dès que nous aurons de nouvelles informations

Bien cordialement à tous

 

 

Références

Statement on COVID-19 in relation to the BHIVA ‘Best of CROI’ Feedback Meetings (2020) – virtual session on Monday 23 March to replace CROI feedback sessions
EACS & BHIVA Statement on risk of COVID-19 for people living with HIV (PLWH). Wednesday 1 April, 2020
Liens vers les recommandations d’ONU Sida https://www.unaids.org/fr/covid19
Cao B, Wang Y, Wen D et al. A Trial of Lopinavir-Ritonavir in Adults Hospitalized with Severe Covid-19. N Engl J Med 2020; doi: 10.1056/NEJMoa2001282.